Le transport maritime
La croissance mondiale, stagnante depuis 2012 autour de 2,6 % a amorcé en 2016 une légère reprise à 3,1 %, reprise qui devrait se poursuivre en 2017 pour lequel le FMI table sur une croissance mondiale de 3,5 %. En revanche la croissance du commerce mondial a continué à fléchir en 2016 avec seulement 1,7 % contre 2,8 % en 2015, tandis que le commerce maritime enregistrait un taux de croissance étale par rapport à 2014 et 2015 à 2,6 % franchissant la barre des 11 milliards de tonnes de marchandises transportées. Toutefois, derrière ces chiffres globaux se cachent des disparités importantes entre types de marchandises et entre dynamiques régionales.
Le transport pétrolier est stimulé par l’effondrement des prix du brut qui a entraîné en 2016 une augmentation de 6 % de la flotte de pétroliers. De même la croissance favorable (+ 4 %) du marché du GNL a induit une accélération des commandes de méthaniers (+ 18 %) tandis qu’à l’inverse le marché du vrac sec restait atone, avec une flotte toujours largement sur capacitaire. Le transport de conteneurs suit plus régulièrement la croissance des échanges de biens manufacturés, avec une course au gigantisme qui a vu en mars 2017 la livraison par le chantier Samsung du MOL Triumph, premier porte-conteneurs de plus de 20 000 EVP.
Du point de vue des compagnies maritimes, 2016 a vu s’accélérer le mouvement de contraction et d’alliances faisant passer le nombre d’opérateurs d’envergure d’une vingtaine en 2014 à 6 ou 8 compagnies en 2018 (faillite d’Hanjin, rachat de APL-NOL par CMA-CGM, fusion de COSCO et CSCL, alliance NYK-MOL-K Line,…)
Pour l’avenir, les causes d’incertitudes restent fortes : politique commerciale américaine, effets du Brexit, stabilisation de la croissance chinoise, degré de reprise européenne, … Ces incertitudes devraient encore accélérer le mouvement d’ajustement des capacités et de consolidation des compagnies maritimes alors que se profilent de nouvelles règlementations : convention sur l’eau des ballasts (BWT) en 2017 et norme SECA pour les émissions de SOx en 2020. Faisant suite à la COP 21 et à l’accord de Paris, l’OMI a décidé en 2016 du système de collecte de données des émissions de CO2 (MRV), première étape vers l’objectif de réduction de 30 % de ces émissions d’ici à 2030.
En France, la loi pour la croissance bleue, dite loi Leroy, publiée le 20 juin 2016 acte un certain nombre de mesures réclamées par les armateurs et destinées à accroître la compétitivité du pavillon français : exonération de charges sociales, autorisation des jeux sur les ferries, simplification des procédures administratives. Elle acte le principe de création d’une flotte stratégique nationale.
De nouveaux instruments financiers ont également été mis en place en 2016 : mécanisme de garantie BEI/COFACE pour les projets de construction neuve ou de retrofit à dimension environnementale, garantie COFACE dite « inversée », pour les navires construits en France pour les entreprises françaises, nouveau contrat-type pour le financement des navires (BIMCO).
Référence : Rapport annuel 2016-2017, Armateurs de France
Arrivée du MOL Triumph au havre en mai 2017