Origine
A la fin du 19e siècle, l'architecture navale était essentiellement un art : les expériences qui auraient permis d'étayer et d'étendre davantage les fondements théoriques de l'hydrodynamique et de la résistance des matériaux et des structures étaient en effet encore rares et imprécises faute de moyens d'essais et de mesures.
A cette époque, le projet de navire était purement empirique, son auteur s'inspirant des réalisations précédentes de bonne réputation en les adaptant au nouveau programme, sans autre guide que son intuition pour les améliorer si possible.
C'est pour mettre en commun leur expérience en vue de faire évoluer cette situation qu'un certain nombre de personnalités du monde maritime français créèrent en 1889 l'Association Technique Maritime (ATM).
Suivant l'article 1er de ces statuts, l'ATM avait pour but "de grouper le plus grand nombre possible de personnalités françaises ou étrangères s'intéressant aux questions maritimes, en vue de mettre en commun leur compétence et leurs efforts".
Le succès fut immédiat. En 1890, l'ATM qui comptait déjà 140 membres, tint sa première session annuelle où furent présentés par d'éminents auteurs, tels que J.A. NORMAND, 5 mémoires sur des sujets aussi variés que Les actions réciproques du gouvernail et de l'hélice, L'influence économique de la légèreté dans la construction des navires, La résistance de l'acier, Les cuirassiers de croisière et Les croiseurs de la Marine militaire des Etats-Unis.
Les sessions suivantes reçoivent une large contribution d'auteurs aussi éminents que J.A. NORMAND, DOYERE, FERRAND, DUHEM, BERTIN, LAUBEUF, RATEAU.
En 1893, apparaît le premier auteur étranger, KRILOFF, Professeur à l'Académie navale de Pétrograd, qui devait présenter 6 mémoires au cours des sessions ultérieures, imité par d'autre auteurs russes.
En 1895, on note le premier auteur belge et en 1899 un Américain.
A cette session de 1899, on trouve aussi un auteur inhabituel, LEPARMENTIER, Contremaître des Constructions navales, dont le mémoire Nouvelle méthode de calcul des carènes inclinées présentait un procédé qui devint réglementaire pour de longues années.
L'année 1924 marque une étape importante dans la vie de l'Association. L'Aéronautique était alors en plein essor et son développement initial avait dû beaucoup à plusieurs Ingénieurs du Génie Maritime dont certains y avaient consacré la majeure partie de leur activité. Avec les progrès de l'Aéronautique, il apparaissait des rapports de plus en plus évidents entre les navigations maritime et aérienne.
L'ATM a décidé alors de donner à l'Association un nouveau titre "Association Technique Maritime et Aéronautique" (ATMA).
Parmi les premiers mémoires consacrés à l'Aéronautique, il en est au moins un qui mérite une mention spéciale par son originalité : dès 1928, Maurice ROY présentait à l'ATMA son premier mémoire, qui devait être suivi de bien d'autres, intitulé: Turbines à combustion interne ; étude et discussion des conditions de sa réalisation et de son application à l'aviation. A l'époque, cette application était considérée comme utopique et il fallut attendre plusieurs lustres pour la réaliser.
Depuis lors les thèmes des mémoires présentés à l'ATMA ont été très divers et on peut noter, sans prétendre être exhaustif:
- de nombreuses études d'hydrodynamique appliquée, combinant la théorie, les essais sur les modèles et les essais sur les navires réels à la mer et portant sur la propulsion (corrélation modèle-réel), l'arrêt, la giration, l'effet de profondeur réduite, la stabilité de route, les contraintes dans les ailes d'hélice, les vibrations, etc... ;
- des études aussi abondantes de résistance des matériaux et des structures, la détermination de la répartition des contraintes dans les structures complexes, la mesure du couple, de la poussée et des amplitudes de vibration ;
- des études sur des sujets spécialisés comme l'énergie atomique et la propulsion des navires, la propulsion éolienne des navires.
1ere recueil de mémoires de la session annuelle
