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Construction Navale Civile

La chute des commandes de navires de charge a déclenché en 2015 un vaste mouvement de restructuration des chantiers asiatiques qui s’est accélérée en 2016 faisant passer le nombre de chantiers actifs dans le monde de 1 150 en 2000 à 630 en 2016: fermeture de Hyundai-Gunsan, mise en liquidation de STX, mise en vente de Mangalia (Roumanie) par DSME qui est sous perfusion de la banque coréenne de développement (KDB), fusion des chantiers chinois,…BRS estime que 50 % de la capacité actuelle des chantiers coréens, 20-30 % de la capacité chinoise et 10-20 % de la capacité japonaise devraient encore disparaitre d’ici à 2018.

La surcapacité persistante en navires de transport, notamment de vrac sec, laisse penser que nombre de commandes contractées en 2013, non matérialisées en 2016, pourraient être purement et simplement annulées en 2017. Cela n’a pas empêché le gouvernement chinois de commander en 2016 trente minéraliers de 400 000 t de port en lourd, représentant 40 % du total des prises de commandes des chantiers chinois.

Au total, les commandes de navires et plateformes passées dans le monde en 2016 s’élèvent à 37 millions de tonnes de jauge brute, le plus bas niveau depuis 2009. Au total, la Chine reste en tête avec un carnet de commandes de 60 millions de tonnes de jauge brute, le Japon prend la deuxième place avec un carnet de 38,5 millions de t, devant la Corée du Sud.

Dans ce contexte très sombre, la construction navale européenne fait exception portée par l’excellente tenue du marché de la croisière qui a battu un nouveau record en 2016 avec 24,7 millions de passagers. Pour la première fois depuis 20 ans,  la construction navale européenne se classe deuxième en termes de prises de commande, avec une progression de 33 %, par rapport à une année 2016 déjà favorable, alors que les commandes des chantiers chinois, coréens et japonais chutaient respectivement de 66, 83 et 89 %.

Les chantiers européens, principalement Fincantieri, Meyer Werft, Meyer Turku et STX France se partagent la quasi-totalité des commandes de grands navires de croisière estimées au total à 50 milliards d’euros. Le japonais Mitsubishi s’est désengagé après son échec sur les deux commandes d’Aïda Cruise. Le chinois CSSC a signé un accord de transfert de design avec l’italien Fincantieri pour la construction de deux paquebots de moyenne taille à livrer en 2022 et 2024. Il faut également noter l’émergence d’autres chantiers européens sur le segment des petits paquebots dits d’expédition, notamment Brodsplit et Ulijanik en Croatie et Vard en Norvège. La baisse de l’euro a même permis de ramener en Europe quelques commandes de navires de charge.

Le chantier STX France avait, fin 2016, un carnet de quatorze paquebots à livrer d’ici 2026 : 4 de type Meraviglia pour MSC, 4 Edge pour Celebrity, Le Symphonie of the Sea et un 5ème Oasis pour RCCL et 4 paquebots World Class au GNL pour MSC. Le Harmony of the Sea, de la classe Oasis, livré en 2016, est, à date, le plus gros paquebot au monde avec ses 362 m de long et ses 2747 cabines. Il sera surpassé par le Symphonie of the Sea, en cours de construction. Outre la taille, toujours plus grande, ces nouveaux paquebots se distinguent par plusieurs innovations techniques : propulsion au GNL, pont ascensionnel ou encore verrières géantes. La consommation de carburant comme la maîtrise des rejets font également l’objet, d’un navire à l’autre, d’améliorations continues.

Fin 2016, le constructeur italien Fincantieri était retenu par le liquidateur Coréen du groupe STX comme seul compétiteur pour le rachat de 66 % de STX France

Le chantier de Saint Nazaire, et ses sous-traitants, ne sont pas les seuls français à profiter de ce beau temps sur la construction navale européenne. L’ensemble des chantiers, moyens ou petits bénéficie de carnets de commandes bien remplis grâce à une offre très diversifiée :

  • navires militaires pour Socarenam, Piriou, CMN
  • Navires hydrographiques pour H2X
  • pilotines pour Sibiril et Alumarine
  • bateaux de pêche pour Socarenam, Gléhen, Martinez
  • dragues pour Merré
  • crew boats pour Allais

Diversité technologique également - acier, aluminium, bois, composites, propulsion électrique, projet hydrogène - appuyée sur des bureaux d’études et des architectes spécialisés réputés.

En novembre 2016, le cabinet Mauric, premier cabinet français indépendant d’architecture navale, est entré dans le groupe ECA.

Référence : Chantiers navals 2017 - Hors-série Le Marin, avril 2017

                   Annual review 2017 - BRS Shipping and Shipbuilding markets

 

Harmony of the Sea de Royal Caribbean en achèvement à Saint Nazaire

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