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L’industrie des hydrocarbures

Pétrole

La production de pétrole s’est établie à un peu en dessous de 100 millions de baril par jour, légèrement en surproduction par rapport aux besoins, d'où l'effondrement brutale en 2015 du prix du baril. Il en a résulté un arrêt brutal de nouveaux investissements, à l'exception de certains qui avaient encore des conditions économiques pouvant s'adapter à cette nouvelle donne.

Par exemple, TOTAL a développé :

  • au Congo : le champ MOHO NORD à l'aide d'une TLP (Tension Leg Platform) de forage dans 800 mètres de profondeur, un FSU (Floating Storage Unit) et des puits sous-marins. Ces installations ont été réalisées durant l'année 2018
  • en Angola : KAOMBO, projet en offshore très profond (profondeur d'eau pouvant atteindre 1.950 mètres)

Plusieurs développements ont également eu lieu en Mer du Nord, principalement par STATOIL devenu EQUINOR. Notons aussi que certains développements qui étaient proches de leurs achèvements (70% d'avancement) ont été stoppés brutalement, tel celui de HEJRE en Mer du Nord, opéré par DONG ENERGY. En revanche, un forage d'exploration au large de l'Afrique du Sud a été opéré avec succès dans une zone particulièrement difficile, tant sur le plan météorologique qu'océanographique : courants très élevés et possibilité de vagues scélérates. Ce forage dans 1.500 mètres d'eau avec une plateforme semi-submersible s'est traduit par la découverte de gaz.

 

Depuis 2018, une remontée s'est opérée, ce qui a permis un redémarrage très prudent des investissements. L'année 2019, devrait connaître une reprise.

Le prix du pétrole a oscillé entre 50 $ le baril et 86 $ le baril en 2018 pour une moyenne de 71 $ le baril, soit en augmentation de 31 % par rapport à 2017. L’instabilité observée en 2018 a été en grande partie due aux incertitudes sur l’approvisionnement, avec la chute de production au Venezuela et en Lybie, et sur la croissance économique, mais aussi aux sanctions américaines contre l’Iran.

Face à la crainte d’une trop forte augmentation du prix du pétrole et pour éviter des tensions avec certains pays importateurs de pétrole iraniens, l’administration américaine a décidé d’accorder des dérogations à la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, Taiwan, la Grèce, l’France et la Turquie. Cette position plus conciliante, combinée à l’augmentation de la production américaine a fait chuter les prix en octobre 2018 et laissé craindre une éventuelle surproduction. Face à ce risque, les pays de l’OPEP/non-OPEP ont décidé le 7 décembre 2018 de réduire leur production dans la première moitié de 2019 de 1,19 mb/j par rapport à octobre 2018, entrainant une reprise du mouvement des prix à la hausse.

Gaz Naturel Liquéfié

Le gaz, essentiellement sous forme de LNG (Gaz Naturel Liquéfié) a pris le pas sur le pétrole et les développements de champs gaziers ont continué. La croissance de la production de GNL (+ 28 millions de t) est toujours tirée par l’augmentation de la production en Australie (+ 12 millions de tonnes) et aux Etats-Unis (+ 8 millions de tonnes). L’Australie est en passe de rattraper le Qatar, premier producteur mondial avec 75 millions de tonnes. Quant aux exportations américaines, elles pourraient doubler en 2019 atteignant 45 millions de tonnes.

La consommation continue à être tirée par la Chine qui absorbe plus de la moitié de la croissance atteignant au total plus de 17 % de la consommation mondiale. Sa consommation en 2030 pourrait atteindre 80 millions de tonnes par an.

Fin 2018, la flotte mondiale de méthaniers comptait 547 unités dont 495 de plus de 100 000 m3.  55 unités de plus de 100 000 m3 ont été livrées en 2018. Les commandes de nouveaux navires ont retrouvé leurs meilleurs niveaux de la décennie avec 61 commandés. La technologie à membrane de GTT continue à dominer le marché avec 50 commandes. GTT a également enregistré la commande d’un réservoir de stockage à terre et fait une percée sur le marché en développement de la propulsion GNL avec la commande du plus grand ravitailleur en GNL pour Hudong-Zhonghua and MOL et un navire d’explorations polaires.

Toute la chaîne de production, avant le transport, est également  impactée : forage, production, liquéfaction.

Sur le plan de l'industrie navale, SHELL a conçu et installé le FLNG (Floating Liquefied Natural Gas) PRELUDE. Cette unité flottante capte le gaz des champs PRELUDE et CONCERTO, situés au large de la côte ouest australienne, sépare l'effluent, le traite, le liquéfie directement à bord par refroidissement et le stocke avant qu'il soit transbordé sur des méthaniers. TECHNIP et GTT sont des membres de l'industrie française qui participent à cette gigantesque aventure. Le FLNG PRELUDE est installé dans 250 mètres d'eau, long de 488 mètres pour 74 mètres de large, il porte 80.000 tonnes de topsides et a un déplacement de 660.000 tonnes. Deux autres FLNG ont été commandées par ENI pour être installées offshore au Mozambique. D'autres sont à venir.

Le FLNG PRELUDE a commencé sa production en janvier 2019

Pour conclure, le gaz est un secteur prometteur. Il correspond à une source d'énergie considérée comme peu polluante et l'Asie utilise 70% de la production mondiale qui va croître de 40 millions de tonnes en 2019.

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