La construction navale civile
2018 a commencé avec un rythme soutenu de commandes de l’ordre de 10 millions de tjb par mois. Cependant le rythme a chuté dans la seconde moitié, à l’approche de l’échéance de 2020 de l’OMI. Malgré tout, le total des commandes sur l’année s’est élevé à à 95,5 millions de tjb contre 83,1 millions de tjb en 2017. La demande de vraquiers, porte-conteneurs et navires spécialisés a augmenté, tandis qu’elle reculait pour les pétroliers en raison du faible prix du fret. 49 nouveaux méthaniers étaient en carnet dans les chantiers navals en 2018, et pour cette même année 60 nouvelles commandes ont été reçues pour livraison aux environs de 2020/2022. Grâce à cette demande soutenue, les prix de constructions neuves ont augmenté d’environ 10 %.
Les livraisons ont baissé en 2018, comme conséquence du creux des commandes de 2016 à 78,7 millions de tjb contre 96,1 millions de tjb en 2017. Les démolitions ont à nouveau reculé à 27,6 millions de tjb contre 31,7 millions de tjb en 2017, en raison de la remontée des prix du fret (à l’exception des pétroliers).
Les trois géants asiatiques, Chine, Corée du Sud et Japon représentent près de 95 % du carnet de commandes mondial en port en lourd, et continuent leur âpre compétition pour les parts de marché. En 2018, la Chine a consolidé sa position dominante avec une part de marché de 43,1 %. En second, la Corée a augmenté sa part de marché à 27,5 %, tandis que le Japon a glissé à 24,0 % en troisième place. Le « reste du monde » et l’Europe ont enregistré une part du marché mondial respectivement de 3,8 % et 1,6 %.
Le carnet de commandes mondial a augmenté, à 264 millions de tonnes de port en lourd (tpl). L’Europe en représente 15% volume, mais 30% en valeur. Le carnet mondial, divisé par 3 depuis 2008 en tpl, ne représente plus qu’environ 10% de la flotte mondiale en service, contre 50% en 2008.
Pour l’Europe dans son ensemble, le carnet reste à un niveau élevé, car bien qu’en baisse par rapport aux deux années exceptionnelles 2016 et 2017, les commandes de paquebots continuent à arriver plus vite que les livraisons. Le ratio carnet sur livraisons annuelles est de l’ordre de 6 années. L’italien Fincantierri devient le deuxième européen en volume, derrière les chantiers russes et premier en valeur. L’Etat français a nationalisé les chantiers STX de Saint Nazaire qui ont repris le nom de Chantiers de l’Atlantique, dans l’attente d’un accord de la Commission européenne sur la prise de contrôle par Fincantierri. Naval Group est également entré au capital à hauteur de 11,7 %.
source : BRS
L’approche de l’échéance de 2020 crée de nombreuses incertitudes sur le marché. Les premiers doutes portent sur la disponibilité en quantité suffisante en fuel Marine, à taux de soufre réduit par rapport au fuel commercial utilisé actuellement. Cette pénurie potentielle conduit les armateurs à se tourner vers des solutions de scrubber, pour les refontes, et de propulsion au gaz (GNL) pour les constructions neuves.
source : DNV-GL
Enfin, le nombre de chantiers actifs dans le monde est remonté à 317 après avoir attaint le plus bas de 310 en 2017.
Sources : BRS Annual review 2019
CLARKSONS monthly reports