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La construction navale civile

Après le pic observé en 2018 à 94 millions de tpl (1272 navires), les commandes sont revenues à 75,2 millions de tpl en 2019 en raison des prix élevés et des incertitudes liées à l’application de nouvelles réglementations environnementales. Le volume de commandes a encore baissé en 2020 à 70,6 millions de tpl et 859 navires. Le secteur a cependant mieux résisté que lors des crises précédentes de 2009 ou 2016 lorsque les commandes avaient chuté à 30 millions de tpl.

Malgré les difficultés de déplacement et de positionnement des équipages, les livraisons ont gardé un rythme soutenu en 2020 à 88,7 millions de tpl contre 97,8 millions en 2019. En raison du déséquilibre entre les livraisons et les nouvelles commandes de construction, le carnet de commandes mondial s’est réduit de 199 millions de tjb en 2019 à 180 millions de tjb fin 2020, le chiffre le plus bas depuis 2003.

Les trois géants asiatiques, Chine, Corée du Sud et Japon représentent près de 95 % du carnet de commandes mondial en port en lourd, et continuent leur âpre compétition  pour les parts de marché. En 2020, la Chine a encore consolidé sa position dominante avec une part de marché de 45 %. En second, la Corée a augmenté sa part de marché à 31,9 %, tandis que le Japon a glissé à 18,4 % en troisième place. Le « reste du monde » et l’Europe ont enregistré une part du marché mondial respectivement de 2,7 % et 2,1 %.

En valeur (exprimée en jauge brute et non en port en lourd), la construction navale européenne voit sa part de marché se hisser autour de 10 % (8,8 % en 2019) grâce à la commande de dix méthaniers à un chantier russe. En revanche, le marché de la croisière s’est effondré, les trois chantiers majeurs, Fincantieri, Meyer Werft et Chantiers de l’Atlantique ne recevant aucune commande en 2020 (contre 27 en 2019).

L’Italie reste en tête des constructeurs européens devant la Russie et la France. Le rapprochement entre Foncantieri et Chantiers de l’Atlantique n’aura finalement pas lieu, les autorités européennes de la concurrence n’ayant pas donné leur aval. Les Chantiers de l’Atlantique restent donc propriété à 84,3 de l’Etat français, à 11,7 % de Naval Group, du personnel à 2,4% et des fournisseurs locaux à 1,6%.

Pour les Chantiers de l’Atlantique, la crise sanitaire du confinement au report de certaines livraison a eu un impact sur l’activité et par voie de conséquences sur le chiffre d’affaires qui est passé de 1,9 milliard d’euro en 2019 à 1,7 milliard en 2020. L’exercice 2020 reste tout de même supérieur à celui de 2018 (1,5 milliard de chiffre d’affaires). Le chantier a par ailleurs débuté la construction des quatre Bâtiments Ravitailleurs de Force (en partenariat avec Naval Group) ainsi que les études du futur porte-avions de nouvelle génération.

Paquebot MSC Virtuosa, achevé en fin 2020 mais livré seulement en février 2021

© Mer et Marine https://www.meretmarine.com/fr/content/chantiers-de-latlantique-le-point-sur-lactivite-et-les-perspectives

En 2019, de nombreux navires s’apprêtaient à être équipés de scrubbers pour filtrer leurs émissions. Le sujet semble aujourd’hui dépassé, certains pays envisageant même de bannir cette technologie. En revanche 146 navires (17% des nouvelles commandes) ont été commandés en 2020 avec une propulsion au gaz (LNG/LPG).

En septembre 2020, la compagnie CMA/CGM a pris livraison du premier d’une série de 9 porte-conteneurs de 23 000 EVP propulsés au GNL. Il est alimenté depuis une cuve de technologie membrane Mk3 de GTT.

Le porte-conteneurs Jacques SAADE de 23 000 EVP propulsé au GNL.

sources :  BRS Annual review 2019

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