Numéro : 2767 - Année : 2021
Des navires de recherche innovants: de l’ANDRE MALRAUX à l’ALFRED MERLIN
Michel L’HOUR - Ancien Directeur du DRASSM- Marseille- France
Jean-Charles NAHON - Ancien Directeur Général MAURIC- Marseille-France
François SÉBILO - Directeur Général MAURIC- Marseille-France
Sébastien GRALL - Directeur iXblue Shipyard- La Ciotat- France
Depuis le début du XXème siècle, l’homme exerce une influence croissante sur le fond des océans. Une des missions du DRASSM est d’en assurer l’inventaire et la préservation à travers l’archéologie sous-marine. Cette mission devient de plus en plus prégnante et nécessite des moyens importants. Après 40 ans de service le navire L’Archéonaute, s’est effacé devant l’André Malraux. La technologie a fait évoluer l’archéologie sous-marine et le Malraux en est le reflet : le navire est en composite, avec une propulsion diesel électrique, un sondeur multifaisceaux, un positionnement dynamique, et la mise en œuvre de ROV. Long de 36 m et d’une autonomie de 2000 NM, le Malraux n’est cependant qu’un premier pas et ne permet pas au DRASSM d’intervenir dans les DOM et sur tout l’immense espace maritime français. Un nouveau navire est alors envisagé avec l’ambition de pousser au maximum les possibilités techniques et d’innover pour proposer un concept capable de concurrencer les grands navires en acier. Le NESSIE, alias « Alfred Merlin » est le plus grand navire en composite professionnel admissible compte tenu de la réglementation SOLAS actuelle. Long de 46 m, il présente une technologie composite innovante, et une tenue à la mer optimisée à travers ses formes de coque et ses dispositifs de stabilisation. Il marque clairement un passage vers l’ère des robots et de l’informatique. Il a une autonomie transatlantique pour atteindre l’Outre-Mer et dispose d’une électronique de survey capable de cartographier le fond jusqu’à 200 m pour le multifaisceaux et 1000 m pour le sonar à bande latérale et le magnétomètre. Il peut mettre en œuvre des ROV et robots profonds pour intervenir sur des épaves jusqu’à 2500 M de fond. Il se veut aussi performant que des grands navires pour des CAPEX et OPEX bien inférieurs. Ses créateurs espèrent qu’il sera le pionnier d’une nouvelle génération de navires d’exploration.
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