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L’industrie de l’énergie

Les activités principales offshore de 2022 pour l’industrie de l’énergie sont décrites suivant les thèmes ci-dessous :

  • Les principales zones d’activités
  • Les Méga-projets
  • Le gaz
  • L’énergie éolienne offshore

Les principales zones d’activités :

Nous allons citer ci-après les zones plus actives, ceci en terme géographique, et liées au type de technologie utilisée.  Cela comprend le forage d’exploration et de production ainsi que le développement lui-même. On notera que les supports les plus utilisés sont :

  1. Les jack-up en faible profondeur d’eau ;
  2. Les FPSO surtout en grandes profondeurs avec une surprise sur le type de support par SHELL qui a construit un FPSO cylindrique de 118 mètres de diamètre et de 34 000 tonnes de structures, réalisé par l’entreprise chinoise OFFSHORE OIL ENGINEERING Co. Ltd., dans leur yard de Quingduo et transporté par la semi-submersible BOSKALIS heavy transportation vessel jusqu’au champ de Penguins North Sea UK ;
  3. Les FLNG : suite à l’absence de gaz russe, les développements gaziers utilisant le GNL se sont renforcés en particulier pour alimenter l’Europe. On trouvera maintenant des méthaniers qui en plus de transporter le gaz liquéfié, ont une usine à bord qui le transforme en phase gazeuse pour l’injecter directement dans le réseau ;
  4. Les navires et semi-submersibles de forage : en dépit de la situation peu favorable, de nombreux navires de forage pour les grandes profondeurs d’eau et même ultra-grandes opèrent dans plusieurs parties du monde, ou sont construits pour satisfaire à la demande ; ces derniers requièrent des mâts plus puissants et des capacités de charges plus importantes ;
  5. Toujours pour le forage, de nombreux jack-up sont utilisés ; certains sont transformés pour installer les éoliennes, offshore ;
  6. On notera également les bateaux de sismiques qui sont très employés ;
  7. Il resta à citer les plateformes de forage-production de type jacket ; la plus remarquable est celle opérée par AKER-BP sur le champ Yggdrasil (plateforme production quartiers d’habitations) avec un poids de jacket de 20 500 tonnes et de topsides de 28 000 tonnes ; le pont a été installé en un seul levage par le bâteau PIONEERING SPIRIT. Ce champ contient 650 millions de barils équivalents.  Ils sont extraits à travers 55 puits sur la plateforme, plus 55 puits sous-marins ;

Pour développer ce bref résumé des activités offshore de l’année 2022, les principaux événements sont listés ci-après ; on voit que l’année a été très active :

  • ENI installe un FLNG au large du Congo ;
  • AKER Solutions fournit des équipements subsea pour un champ norvégien en Mer du Nord ;
  • PETROBRAS a débuté la production du champ ITAPU Offshore Oil à partir du FPSO P-71 dans le bassin de Santos à 200 km offshore de Rio de Janeiro ;
  • ONGC accorde un contrat de 3 ans pour deux des rigs Shelf Drilling Rig Duo ;
  • ENI, TotalEnergies trouvent du gaz offshore Chypre ;
  • Le champ NJORD Offshore reprend sa production après de majeurs modifications ; la semi-submersible et le FPSO ont été ramenés à terre pour de majeurs upgrades ;
  • Le Japon relance ses actions pour l’équipement d’éolien offshore tout en édictant des règles aménagées ;
  • Un jack-up destiné à l’installation de l’éolien offshore a été construit par la firme hollandaise VAN OORD ;
  • Du gaz a été trouvé en Mer Noire dans un gisement d’environ 720 millions de m3 de capacité ;
  • Shell Drilling a obtenu un contrat d’un an pour son jack-up de forage Trident pour des opérations offshore Nigéria
  • Pour Aker-BP, la société norvégienne d’ingénierie et de construction AIBEL a installé une plateforme du futur ;
  • Aker-BP dépense 20,5 milliards d’euros pour développer des champs de pétrole et gaz dans la partie norvégienne de la Mer du Nord ;
  • EQUINOR a foré 22 puits d’exploration en 2022 dans la Mer du Nord et planifie d’en forer 23 en 2023 ;
  • WOODSIDE installe un FPSO sur le champ SANGOMAR au large du Sénégal ;
  • Un forage est exécuté offshore Guyana par FRONTIER ENERGY CORPORATION et CGX ;
  • BP produira au Guyana à partir de deux plateformes de production ;
  • ADNOC approvisionne 3 jack-up de forage, construits par le chantier naval singapourien KEPPELS Offshore et MARIN ;
  • NEW FORTRESS ENERGY et PEMEX développent le champ gazier de LAKACH en grande profondeur avec un FLNG ;
  • TRANSOCEAN avec PERESTROIKA achète à DAEWOO la coque Hull 3623 d’un ultra-deepwater de forage pour 200 millions de US Dollars ;
  • Au Mozambique, le champ de CORAL SUD est développé avec un FLNG et un méthanier ;
  • En Angola, sur le bloc 15, découverte par EXXONMOBIL dans 1100 mètres de profondeur d’eau par le bateau de forage VALIANCE DS-9 Drillship ;
  • Au brésil, Diamond Offshore a un contrat de forage pour sa semi-submersible OCEAN COURAGE ;
  • Le japonais « K Time » opère deux bateaux de 7500 m3 de CO2 liquéfié pour une Joint Venture CCS entre Total Energies, SHELL et EQUINOR ;
  • Un jacket de 16 000 tonnes a été construit pour le champ azeri offshore (Azeri Central East) en mer Caspienne pour BP sur son champ Azeri-Chirag-Gunashli ;
  • Total Energies a loué la semi-submersible DEEPSEA MIRA à NORTHERN OCEAN pour des forages dans plusieurs mers ;
  • BP accorde un contrat d’un an à NOBLE pour forage et démantèlement de champs en Mer du Nord, partie Britannique ;
  • Un Ultra deepwater bateau de forage a été construit avec un derrick de 3,4 millions de pounds de capacité ;
  • TRANSOCEAN envoie son ULTRA DEEPWATER DUO batrau de forage au Brésil ;
  • PROSAFE a fourni à PETROBRAS la semi-Submersible SAFE ZAPHIRUS OFFSHORE BAIE pour des opérations de sécurité et maintenance ;
  • SAIPEM achète la 7ème génération de bâteau de forage construit par SAMSUNG HEAVY INDUSTRIES ;
  • Plusieurs bateaux de forage sont stockés dans des chantiers navals en attente d’être vendus ;
  • La Joint venture BP-ENI utilise le FPSO du malaisien YINSON en Angola sur AGOGO ;
  • ENERGEAN a trouvé un champ de gaz offshore Israël et a ré-estimé leur précédente découverte ZEUS-O1 en Méditerranée ;
  • AKER Solutions va fournir à PETROBRAS des systèmes sous-marins de production pétrole et gaz ;
  • Le Consortium japonais Oil and Gas Development Co. (SODECO) participe avec le nouvel opérateur russe au projet Sakhaklin 1 à l’extrême est de la Russie ;
  • NEPTUNE ENERGY fore le puits d’exploration CALYPSO en secteur norvégien de la Mer du Nord ;
  • SHELL étudie avec SINOPEC, BROWN et BASF un système pour capturer le carbone (CCUS) dans l’est de la Chine ;

En Angola, la Joint Venture SONADRILL/SEADRILL (50/50) fore avec son bateau de forage LIBONGUS ;

  • EXXONMOBIL utilise le Subsea Support vessel (SSV) de AMERSK pour ses développements Offshore en Guyana ;
  • Un bateau de forage pour eaux profondes de la 8e génération construit par SEMBACORP MARINE fore pour BEACON OFFSHORE ENERGY dans le golfe du Mexique ;

Malgré la variabilité des prix du baril (voir graphique ci-dessous), l’activité offshore reste à un niveau raisonnable.

 

Les méga-projets

Pour mémoire, citons quelques méga-projets dans lesquels l’industrie française était peu représentée compte tenu du protectionnisme des pays hôtes, comme :

  • Au Brésil : Méro, Buzios
  • En Norvège : Johan Sverdrup
  • Aux USA : Vito (Shell)

Les pays récemment impliqués dans l’offshore sont le Sénégal, le Guyana où DORIS est impliquée.

Le gaz

Le gaz représente aujourd’hui 22 % du mix énergétique mondial. Il dépassera le charbon en 2030 et le pétrole en 2040. Le gaz naturel liquéfié (GNL) représente 51 % des exportations de gaz (3 >% du mix énergétique global), 49 % étant exporté par gazoducs. Les principales zones de consommation sont l’Asie (64 %) et l’Europe (31 %), les producteurs/liquéfacteurs étant le Qatar, les Etats-Unis et l’Australie.

En 2022, 405 millions de tonnes de GNL ont été exportée, soit une augmentation de 4,9 % par rapport à 2021. Fin 2022, la flotte de grands méthaniers s'élevait à 611 unités, soit une croissance annuelle de 3,4 %. 165 nouveaux grands méthaniers ont été commandés en 2022, un record pour la seconde année consécutive.

Suite à la guerre en Ukraine qui a déstabilisé le marché, les concepts offshore de FLNG, FSRU sont à nouveau à la mode avec plusieurs installations en cours ou prévues en Europe en particulier. L'annonce d'environ 30 nouveaux projets en Europe démontre l'appétit pour les FSRU au cours des prochaines années. Environ un tiers sera en Allemagne et au moins quatre sont prévus en Grèce.

L’énergie éolienne offshore

2022, avec la guerre en Ukraine et l’explosion des prix de l’énergie a vu un renforcement des objectifs en faveur du développement de l'énergie éolienne offshore. Ainsi, la Commission européenne a signé une motion visant à simplifier le processus d'obtention des permis pour les projets renouvelables (l'un des principaux obstacles à leur développement jusqu'à présent). De même, le gouvernement français a présenté une loi de simplification des procédures avec l’objectif de déployer 50 parcs éoliens en mer de 40 GW installés d’ici à 2050. Lors de la COP27 en Égypte, 9 pays de 3 continents – à savoir la Belgique, la Colombie, l'Allemagne, le Japon, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis – ont rejoint le Danemark dans la Global Offshore Wind Alliance (GOWA) et se sont engagés à augmenter l'énergie éolienne « à grande échelle, dans un court laps de temps et à un prix compétitif » pour lutter contre le changement climatique.

 

L’industrie de la construction d’éoliennes est très concentrée. En 2021, 10 fabricants d'éoliennes (7 (7 en Chine, 2 en Europe et 1 au Japon) ont fourni 3 340 éoliennes offshore dans le monde. En dehors de la Chine, les fournisseurs européens ont dominé le marché mondial avec les principaux centres de fabrication au Danemark, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et à Taïwan.

La capacité de l'éolienne augmente, réduisant le nombre d'éoliennes nécessaires à puissance de champ donnée et contribuant à améliorer la compétitivité de cette source d’énergie : de 8 MW d'éoliennes actuellement installées à 15 MW actuellement en commande, à des efforts de conception et de construction de turbines de 20 MW d'ici la fin de la décennie.

La forte croissance estimée de l'éolien offshore flottant d'ici 2030, conduit à résoudre de nombreux défis techniques tels que la conception des flotteurs, des amarrages, des câbles d'alimentation dynamiques et de l'entretien lourd la logistique et les opérations portuaires, la planification maritime.

 

 Grâce à l’installation de plusieurs centres de production et d’assemblage en France, la filière de l’éolien offshore est aujourd’hui exportatrice. Ainsi, la France accueille actuellement 1/3 des moyens de production européens pour l’éolien en mer : pales, nacelles et sous-stations électriques (source : WindEurope).

 

Sources :         BRS Revue annuelle 2022

                      Observatoire des énergies de la mer du Cluster Maritime Français

 

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